Par Maxime Tarte pour Progressive Dairy
Mention à Audrey Nadeau pour la photo 🙂
Lorsque vous grandissez sur une ferme laitière, il peut être
difficile de voir les dangers qui existent tout autour de vous. »
Lorsque vous grandissez sur une ferme laitière, il peut être difficile de voir les dangers qui existent tout autour de vous. Des poutres suspendues basses dans les étables, à l’échelle libre sur le silo ou à la petite élévation dans le ciment, nous pouvons devenir complaisants à ces risques qui nous entourent. Lorsque vous combinez ces facteurs avec le nombre de fois où nous nous précipitons pour accomplir toutes les tâches de la journée, le risque de blessures graves ou de décès augmente.
Cependant, il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Nous pouvons nous concentrer davantage sur la sécurité et prendre des mesures pour éviter les accidents et peut-être même sauver une vie. En prenant le temps de réfléchir à la façon dont nous priorisons la sécurité, aux protocoles que nous mettons en oeuvre ou non et en apprenant les uns des autres, nous pouvons rendre les fermes laitières plus sûres pour nos employés et nos familles.
Reconnaître les zones à haut risque
Avez-vous pris le temps d’identifier les zones de votre ferme qui sont les plus dangereuses pour les employés, la famille ou les visiteurs? Pour Yves Chanvert de la Ferme Sony de Val-Joli, Québec, la sécurité est une priorité pour tous les employés de la ferme. « La santé des gens passe avant tout, dit Chanvert. Qu’il s’agisse d’un membre de l’équipe ou simplement d’un visiteur, la sécurité est primordiale pour limiter les risques de blessures. »
À la Ferme Sony, Chanvert note que les dangers des gaz de silos représentent le plus grand risque pour leur fonctionnement. Pour minimiser ce risque, Ferme Sony s’assure de fermer les silos au plus tard une heure après le dernier voyage d’ensilage. « Dès que l’ensilage est terminé, nous fermons immédiatement les silos, même s’il est passé minuit, explique le producteur. Nous sommes ainsi sûrs que personne n’entrera dans ces silos pendant les semaines à venir. »
Au-delà du silo, d’autres zones à haut risque méritent d’être abordées : les zones à forte circulation, les angles morts où les véhicules peuvent se croiser, les marches inattendus dans le ciment, les aires de jeux pour enfants, les enclos avec les taureaux, etc. En prenant le temps de réfléchir aux endroits où quelque chose pourrait mal tourner, vous pouvez alors commencer à élaborer des stratégies pour empêcher l’impensable de se produire et à intégrer ces idées dans des protocoles de sécurité.
Prioriser les protocoles de sécurité
Pour la Ferme Sony, il est primordial de donner la priorité aux risques les plus élevés en matière de sécurité et il est tout aussi important de veiller à ce que les mesures de sécurité en place soient respectées. Par exemple, les produits chimiques sont très nocifs. Ainsi, chaque employé reçoit une formation sur la manipulation de ceux-ci et sur l’importance de porter un équipement de protection individuelle (gants et lunettes). Selon Chanvert, la formation est la clé. Si un employé est conscient du danger, il portera l’équipement même lorsque les propriétaires ne sont pas présents pour les observer. Ainsi, le geste devient automatique.
De plus, chacun des moteurs et des prises de force est équipé de ses gardes. Cela limite le danger, mais Chanvert mentionne qu’il ne faut jamais faire confiance à un garde. La base de la sécurité est de se tenir à l’écart des pièces mobiles. Encore une fois, la formation est à la base de ce type de travail. Chaque employé est formé pour faire fonctionner un type de machinerie. Ainsi, lors de l’ensilage, un seul employé gère le souffleur. Cet employé est formé pour le faire, ce qui réduit considérablement le risque de blessure. Les employés évitent de passer d’une machine à l’autre pendant la journée. Afin de réduire les risques de chute, le producteur vient également d’installer une ligne de vie sur son silo.
Pour Gabriel Boutin, propriétaire de la Ferme Hétrière à Saint-Charles-de-Bellechasse, Québec, les protocoles de sécurité sont devenus une priorité absolue après un accident de ferme survenu en 2018 lorsqu’il est tombé dans le silo. Un incident traumatisant qu’aucune ferme ne veut jamais vivre. L’expérience l’a amené à reconnaître la possibilité d’être plus proactif en ce qui concerne leurs protocoles de sécurité et maintenant un harnais de sécurité doit être porté par toute personne entrant dans le silo. En plus de l’utilisation du harnais, la ferme a également mis en place plusieurs gardes et barrières dans toute l’étable pour réduire le risque de chutes.
Dans les prochaines années, Boutin prévoit mettre en place de plus en plus de protocoles de sécurité au fur et à mesure que les enfants grandiront et visiteront l’étable de plus en plus fréquemment. En plus de ces protocoles, il prévoit d’installer des affiches dans les chemins de ferme pour limiter la vitesse des visiteurs qui entrent. Faites porter à vos enfants des vêtements de couleur vive ou réfléchissants (gilets de sécurité) lorsqu’ils sont à la ferme, afin qu’ils soient plus visibles. Encouragez les travailleurs agricoles et les visiteurs à stationner leur véhicule ou l’équipement agricole face à la direction qu’ils doivent prendre, ce qui maximise leur visibilité et réduit les risques par rapport à un recul.
Parler de sécurité
Si vous voyez quelque chose de risqué sur votre ferme, ou celle d’un voisin, ayez le courage de vous exprimer et d’affronter le danger. Il y a de fortes chances que la personne ne soit même pas consciente du danger qu’elle court. De plus, encouragez tous les membres de votre entreprise à être un champion de la sécurité. Lorsque la famille et les employés sont encouragés à faire face aux situations à risque, cela peut grandement contribuer à prévenir les accidents. En particulier pour les visiteurs qui viennent à la ferme et qui ne connaissent pas forcément leur chemin.
Chanvert et Boutin étaient tous deux prêts à s’exprimer et à partager leurs pratiques de sécurité pour le bénéfice de tous les membres de l’industrie. Lorsqu’on leur a demandé quels conseils de sécurité ils ont pour les autres producteurs laitiers, Chanvert dit : « Ne jamais monter dans les silos le premier jour où ils sont remplis. Les gaz sont invisibles et parfois la ventilation n’est pas suffisante. » La dernière réflexion sur la sécurité que Boutin a voulu partager est simple mais puissante, « Il suffit d’un accident pour créer un décès. Il faut agir avant que quelque chose de mal n’arrive. »
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