Prévenir les coliques chez les chevaux par la nutrition

12 juillet 2022

Si puissants et fougueux soient-ils, les chevaux sont susceptibles d’éprouver de sérieux problèmes de santé lorsqu’ils sont soumis à certaines conditions. Il faut penser aux coliques qui, en bien peu de temps, peuvent réduire à néant toute cette fougue et cette vitalité. Dans bien des cas, la colique peut entraîner de graves complications, allant même jusqu’au décès du cheval. Bonne nouvelle toutefois! En adoptant quelques mesures nutritionnelles simples, il est possible de prévenir la majorité des cas de coliques reliées à l’alimentation, comme la colique de gaz et la colique par impaction (blocage), lesquelles sont les plus fréquemment rencontrées. Dans le présent article, nous nous attarderons à la prévention des coliques par impaction.

L’eau, ce nutriment encore souvent négligé

La cause la plus fréquente de colique nutritionnelle par impaction est un apport en eau trop faible. Voici les circonstances qui influencent le plus souvent le désir de boire des chevaux :

  1. Lorsque le pâturage, gorgé d’eau, est soudainement remplacé par du foin sec.
  2. À l’automne et, surtout, en hiver, alors que la température froide de l’eau entraîne une diminution de la quantité d’eau consommée.
  3. Lorsqu’une nouvelle source d’eau est offerte au cheval ou encore lorsque le système d’abreuvement est modifié (transition des chaudières d’eau vers les buvettes automatiques par exemple).
  4. Lors de longs transports, alors que l’inconfort et le stress atteignent des niveaux élevés.
  5. Après une charge de travail ou un exercice très intense, alors qu’en général, une grande fatigue et un stress important surviennent, le tout accompagné de déshydratation.

Toute situation entraînant une déshydratation sans un apport d’eau suffisant pour compenser la perte place le cheval à risque. Par exemple, une température ambiante chaude et humide, surtout si le cheval est à l’exercice, peut le placer en situation précaire de déshydratation si rien n’est fait pour favoriser la consommation d’eau et la réhydratation rapidement après le travail.

En été, les chevaux à l’entretien combleront une partie de leurs besoins d’hydratation grâce au pâturage, qui peut contenir jusqu’à 90 % d’eau. Cependant, une source d’eau fraîche et propre doit tout de même être accessible en permanence. Vers la fin de l’automne, cette affirmation prend tout son sens puisque le pâturage riche en eau est remplacé par du foin sec. Le foin contient en moyenne moins de 15 % d’humidité, ce qui est peu lorsqu’on compare avec le pourcentage d’eau du pâturage.

Les besoins quotidiens minimums du cheval adulte à l’entretien sont de 25 à 35 litres d’eau. Cette quantité augmente bien sûr avec l’exercice, la température ambiante et l’augmentation de la consommation de matière sèche. Il faut à tout prix tenir compte de ces différents facteurs, sous peine d’être aux prises avec un cheval déshydraté.

Soulignons toutefois qu’un cheval dont la consommation d’eau est normale mais qui n’arrive pas à mastiquer adéquatement ses aliments en raison d’une dentition déficiente devient aussi à risque d’une colique par impaction. Le cheval doit donc recevoir des soins dentaires adéquats au moins une fois par année.

Souvenez-vous que le type de moulée ou de foin servi n’a pas d’incidence sur la survenue d’une colique par impaction, mais ce sont plutôt la déshydratation et la faible consommation d’eau qui doivent être mises en cause.

Pour prévenir les impactions, il est essentiel de vérifier régulièrement le degré d’hydratation de son cheval, et ce, même s’il a accès à une eau propre et de qualité en tout temps. En effet, il se peut que le cheval ne consomme pas suffisamment d’eau même si elle lui est accessible. Voici donc trois vérifications à faire afin de connaître son degré d’hydratation :

  1. Procéder au test du pli cutané. Après un pincement de la peau de l’épaule, celle-ci devrait reprendre son état dans la seconde suivant le relâchement. Ce test n’est toutefois pas infaillible, tant s’en faut; il est alors important de faire toutes les vérifications nécessaires.
  2. Regarder la consistance du fumier. Il est souhaitable que le fumier soit humide tout en restant solide. Par exemple, une bonne quantité d’eau devrait s’échapper du fumier lorsqu’on le presse sous le pied.
  3. Vérifier la quantité d’eau consommée quotidiennement pour s’assurer qu’elle est suffisante. Facile lorsqu’une chaudière est utilisée, mais drôlement plus complexe avec un abreuvoir automatique! Dans certaines circonstances, certains propriétaires choisissent d’installer des compteurs d’eau afin de maintenir un suivi serré.

Si le résultat d’une de ces trois étapes n’est pas satisfaisant, le cheval est à risque de faire une impaction. Il importe alors de réagir rapidement pour faire augmenter sa consommation d’eau.

LE CONSEIL PURINA

L’ajout de sel pur à la ration du cheval susceptible au blocage favorise la consommation d’eau et aide son organisme à retenir cette eau. Les risques de déshydratation sont ainsi beaucoup plus faibles. Un ajout de 15 à 30 grammes de sel sans additif à chaque repas demeure une stratégie qui fonctionne bien en « forçant » le cheval à boire.

Un autre geste simple et peu coûteux à poser est de servir la moulée détrempée lorsque celle-ci est à base de fibres de qualité. Il suffit d’ajouter de deux à quatre fois plus d’eau que de moulée sur le produit sec et d’attendre que toute l’eau soit absorbée avant de la servir au cheval. L’eau chaude agira plus rapidement que l’eau froide. Pour le produit SuperFibra Intégri-T, il est impératif d’ajouter de l’eau. Pour les produits de la gamme Évolution, ainsi que pour les moulées Equilibrium Trimax et SuperFibra Classic, l’ajout d’eau n’est pas essentiel, mais fortement recommandé si la quantité d’eau consommée par le cheval est douteuse.

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